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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le blog de pot ethique a lents tics 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 > >> 20 avril 2018 5 20 / 04 / avril / 2018 13:26 de l'épaisseur de la chair, roman de jean-marie blas de roblès, éditions zulma, 2017. depuis l’anniversaire de ses quatre-vingt-dix ans, thomas presse son père de se raconter mais celui-ci se ferme et rétorque que ce qu’il a vécu n’intéresse personne puis lui lâche, comme une grenade dégoupillée : « toi, de toute façon, tu n’as jamais été un vrai pied-noir ! » (31). déboussolé par cette remarque qui l’a empêché de dormir, thomas décide de partir pêcher en mer, seul sur le bateau de son père, au large de carqueiranne, le matin du 24 décembre. mais alors qu’il amarre le bateau au large, il tombe à l’eau sans pouvoir remonter. immergé dans l’eau froide qui tétanise son corps progressivement, thomas revoit passer l’histoire de sa famille tout en dialoguant avec heidegger, le perroquet, métonymie de sa conscience (déjà présent dans là où les tigres sont chez eux ). attention, le i. révèle l’essentiel de l’intrigue. si vous voulez préserver votre lecture passez au ii. i. résumé francisco cortès possédait, au sud de l’espagne, un lopin de terre et une barque de pêche qui ne lui rapportaient pas grand chose. quand il fut tiré au sort pour aller mourir à cuba pour le drapeau espagnol, il prit la décision de quitter adra pour l’algérie, en juillet 1882, avec sa femme et ses deux fils, juan, surnommé « juanico », quatre ans et félix. recruté par la compagnie franco-algérienne pour la cueillette d’alfa, francisco installa sa famille deux ans plus tard à sidi bel-abbès et se fit colporteur pendant dix ans. a sa mort, juanico continua le commerce de son père, bientôt concurrencé par l’installation des chemins de fer. il se replia sur le commerce d’alcools puis réduisit son champ d’action. a 31 ans, en 1910, il se mit à fréquenter antoñetta vicedo qui l’incita à se fixer. il acheta un bar et céda le reste à félix. juanico et antoñetta se marièrent en janvier 1912 et eurent de nombreux enfants dont plusieurs, dénommés antoine, moururent en bas âge. françois naquit en 1912, jean en 1918, marie en 1919, puis manuel en 1923. ne touchant plus sa femme après un cancer de la verge, juanico se rattrapa par des infidélités et le jour où il fut surpris avec la bonne, il chercha à se suicider avec son costume de noces mais tomba dans les cabinets. dès le lendemain, il se remit à jouer aux cartes : « un joueur de cartes, un gros travailleur et un gros baiseur. il trompait ma mère avec tout ce qui passait » selon manuel. quand en 1933, manuel quitta la communale, antoñetta lui fit abandonner la nationalité française pour le mettre en pension chez les sœurs trinitaires à oran. il pensa alors être abandonné mais se lia avec raoux, lomé et sananès. le pays traversait alors des flambées de violences antisémites ; les antijuifs se rassemblaient dans le café de juanico qui n’avaient pourtant que des amis juifs. frustre, analphabète, il n’avait guère de conscience de classe. les premières opinions de manuel le poussaient plutôt à s’intéresser au front populaire et à la guerre d’espagne. mais dans la population gagnée au fascisme, la gauche était minoritaire comme dans sa propre famille. en 1939, la rencontre d’andré bénichou, en classe de terminale, fut pour manuel une révélation qui le décida à s’inscrire en philosophie après le bac mais les décrets vichyssois lui fermèrent cette voie. son frère françois était sous-lieutenant dans l’aviation, son frère jean prisonnier dans les ardennes mais lui n’était pas assez français pour être enseignant ! il dût se résoudre à accepter un emploi subalterne de préparateur en pharmacie chez munera. en juin 41, à la faveur d’une nouvelle modification législative, il put s’inscrire en pharmacie et assista, dépité, à la visite triomphale de jean borotra, commissaire général à l’education et aux sports de vichy, à sidi bel-abbès. admis ensuite en médecine il s’initia au poker, ce qui lui valut une convocation chez les gendarmes et une claque de son père. le débarquement américain en afrique du nord, le 8 novembre 1942, le convainquit de s’engager. il revint d’une formation de neuf mois à alger avec le titre de médecin-auxiliaire à l’hôpital militaire de sidi bel-abbès et le grade d’adjudant. en novembre 1943, il embarqua pour la guerre, direction l’italie où il rejoignit le 4e gtm, 11e tabor, 89e goum dirigé par le commandant peyrebrune. de naples à castel san gimigniano en passant par monte-cassino, rome, sienne, manuel fit son métier d’infirmier et découvrit les horreurs de la guerre. son courage lui valut une citation à l’ordre de l’armée. il assista aussi souvent, sans les juger, aux exactions du corps expéditionnaire qui se rétribuait en pillant et violant. puis il fut versé au génie dans la 3e division d’infanterie algérienne qui débarqua en france le 16 août sous les ordres du capitaine jean launois. cavalaire, marseille, grenoble, luxevil, cornimont, le haut-du-faing, menaurupt, mulhouse, manuel s’enfonça dans la guerre jusqu’au jour où sa jeep sauta sur une mine ce qui lui valut deux semaines de convalescence et une permission à sidi bel-abbès qu’il rejoignit le 1er janvier 1945. grâce à l’intervention du docteur henri raynal, manuel put prolonger sa convalescence et rester à sidi bel-abbès jusqu’à la capitulation. il reprit ses habitudes et se mit à sortir avec del baño, un as des échecs dont l’altercation avec andré pelegono s’inscrira dans la légende urbaine de la cité. mais au matin du 8 mai 1945, le colonel beulet vint le chercher pour rejoindre les compagnies de légionnaires à sétif chargé de mater la rébellion. sur le front, il n’avait jamais vu tant de morts. un jour, il tomba dans une embuscade ; frappé au visage il tomba au fond d’un ravin et se retrouva à l’hôpital. démobilisé le 28 janvier 1946, il reprit ses études de médecine en commettant l’imprudence de s’attirer l’animosité d’un professeur d’histologie. c’est à cette époque qu’il rencontra flavie scotto pour la première fois et … partit à paris poursuivre ses études. rentré en 49 pour un mois de congé, il revit flavie, fit la connaissance de ses parents eugenio et fidelia et décida de finir sa médecine sur place. mais après le décès de fidelia, c’est flavie qui partit en sanatorium pendant un an et il recommença sa vie de patachon, s’attirant des ennuis avec les maris de ses conquêtes. pourtant, quand flavie revint, la magie opéra de nouveau et ils décidèrent de se marier au grand dam de sa mère qui ne voulait pas d’un mariage avec la fille d’un ouvrier. flavie vint habiter à l’hôpital où manuel avait un petit logement. pendant ces deux années, manuel revint à paris pour passer ses cliniques et soutenir sa thèse puis fut rappelé pour une brève période militaire en kabylie en août 53. puis ils s’installèrent boulevard danton en mars 1954 où thomas naquit trois mois plus tard. face à la recrudescence des attentats, manuel songeait déjà à partir mais flavie refusa. antoñetta ne consentit à revoir son fils qu’en juin 1956, quelques mois avant la naissance de jeanne. ce furent des années heureuses pour les cortès malgré le contexte troublé. en juillet 57, ils s’offrirent deux semaines de vacances à paris et en rapportèrent une caméra qui fixa les premiers souvenirs de l’enfance de thomas, la chaumière de nils holgersson, les baignades, le cabanon, les sorties en mer sur l’henriette , bateau offert à par un charpentier dont manuel avait sauvé la fille, la bouche frottée à la moutarde pour avoir été grossier avec miguelete… manuel et flavie se disputèrent pour la première fois en 1958, à cause du référendum, le mari voyant d’un mauvais œil le retour de de gaulle au pouvoir. ses craintes se confirmèrent en 59 avec le discours du général sur le droit à l’autodétermination du peuple algérien. le 22 septembre 1958, le dr hassani, un ami de manuel, vint le prévenir qu’il rejoignait le fln. manuel cortè
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